Grande fan de Linkin Park, j’attendais avec excitation leur nouveau concert à Paris en novembre 2014. Un cadeau que je m’étais offert après un été à contre-courant. Je n’ai pas été déçue.
Linkin Park est l’un des rares groupes musicaux que je continue de suivre au fil des années, album après album, et que j’apprécie autant. J’ai eu la chance que les voir en concert une première fois, avec 30 Seconds to Mars en première partie. Mais après plusieurs années, j’attendais leur retour. En voyant qu’ils repassaient par Bercy, j’étais ravie.
Ce concert est ma récompense, mon réconfort, mon nounours après le chagrin d’un destin brisé. Si mes projets avaient suivi leur cours, je n’aurais pas pu assister au concert de Linkin Park. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévues, et j’ai trouvé le plus grand réconfort dans l’achat de ma place de concert. Un événement marqué dans mon calendrier que j’attendais alors avec enthousiasme.
Le Jour J, il pleuvait des cordes. Bercy était dévasté par les travaux qui avaient cours. Le sol en était boueux et glissant, les entrées de la salle cachées par un itinéraire labyrinthique, et la pluie déferlait jusque dans l’escalier principal, alors à ciel ouvert. Pourtant, un peu d’eau n’allait pas gâcher ce moment. J’étais en mode rituel : un t-shirt souvenir, un hot-dog et une bière… et j’étais prête à m’installer. Placée au sommet ultime des gradins, j’étais finalement très bien située, dans l’alignement de la scène, avec une bonne visibilité : sur la scène et les membres de Linkin Park, sur les mouvements de foule (fascinants) et les lumières de la salle.
En première partie : Of Mice and Men. Le chanteur était correct. Mais l’ensemble était un peu trop métalleux, grunge et criard, pas assez mélodieux pour moi. Pas comme Linkin Park qui parvient à rester lyrique même en criant. Un petit miracle musical que j’ai pu revoir de mes propres yeux, et surtout, de mes propres oreilles.
Linkin Park a ouvert le bal avec « Guilty all the same ». Comme pour beaucoup de concerts, je sens l’ambiance s’intensifier chanson après chanson. Le concert donne l’occasion, non seulement d’écouter les musiques jouées en live, jouées à 200%, mais aussi d’écouter des versions revisitées, remixées ou acoustiques. C’était notamment le cas de « Castle of Glass » (remix + fosse en mode chorale), « Leave out all the rest » (en mode acoustique), et Shadow of the day (façon medley).
Au moment où ils ont attaqué « Numb », grande émotion. Même si c’est l’une de ces vieilles musiques d’adolescence, elle reste légendaire. A partir de là, le concert a progressé en crescendo.
Après toutes ces années, je reste toujours aussi impressionnée par leur magie. La puissance vocale de Chester qui parvient à hurler avec toute l’énergie de ses poumons en conservant la voix la plus mélodieuse de tous les groupes de hard rock. Les arrangements alliant mélodie et rythme, à déchirer le cœur de toutes les manières possibles. Dans un concert comme ça, le monde extérieur disparait, remplacé par la puissance de la musique, par la joie qu’elle produit. Une émotion difficile à répliquer.
Et le crescendo monte jusqu’à son paroxysme avec « Waiting for the end » (le son ultime) et « Final masquerade » ! Tout du moins jusqu’au bouquet final… A partir de là, je suis au Nirvana. Pas de répit avec le bouquet final : les fameuses « Somewhere I belong » et « In the end ».
La salle était en feu. Avec Chester qui chantait de toutes ses forces. Torse nu pendant tout le concert, je n’avais jamais aussi bien vu ses tatouages. Alors qu’il courait tendre la main à la foule, certains fans ont du en être étourdi. La musique était intense. Elle pulsait comme un cœur qui bat. Le duo vocal toujours aussi parfait. Même si les premières chansons étaient perfectibles vocalement, arrivé à ce stade du concert, c’est carrément parfait.
Et quand on croit avoir connu le meilleur, vient le rappel… avec la sélection des meilleures musiques (en même temps, j’en aime tellement) : « Burning it down », « Lost in the Echo », « New divide », « Until it’s gone », « What I’ve done ». Avant de clore la soirée, Linkin Park prend bien le temps de saluer. C’est plus sympa que les groupes qui partent pratiquement en courant.